Entretien : à la rencontre de l’artiste Ingrid B.

    Entretien : à la rencontre de l’artiste Ingrid B.

    C’est à l’occasion de l’exposition « Happy Art », réalisée par Ingrid B, que nous sommes allés à la rencontre de cette artiste pétillante pour en savoir plus sur son parcours, son univers ou encore sur ses sources d’inspirations…


    Ingrid, comment votre passion pour la peinture est-elle née ?

    Artiste autodidacte, c’est avec ma mère que j’ai commencé à m’intéresser au dessin. Amatrice peintre, elle me disait souvent que j’avais une imagination débordante et que je n’avais pas besoin d’avoir de modèle pour être inspirée. Je me souviens du jour où elle m’a tendu un crayon pour que je dessine avec elle. Ce sont des fées que j’ai dessiné pour la toute première fois… Depuis ce jour, je ne me suis jamais arrêtée.

    Comment vous êtes-vous pleinement lancée dans la peinture ?

    C’est finalement au retour d’un merveilleux voyage en Afrique que je me suis réellement consacrée à la peinture. Cette odyssée a été une grande source d’inspiration pour moi. J’ai beaucoup dessiné là-bas… C’est à mon retour que j’ai décidé d’exposer mes premiers tableaux. Dès la première semaine d’exposition, j’ai reçu de nombreux appels pour l’achat de mes œuvres.

    Encouragée par ce premier succès, j’ai réalisé une deuxième exposition à Aigues-Mortes où j’ai vendu une vingtaine de toiles. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé que je pouvais allier ma passion avec mon travail.

    A vos débuts, avez-vous souvent été confrontée à la critique ?

    Lorsque j’ai décidé d’ouvrir mon atelier à Aigues-Mortes, les passants me disaient souvent que mes toiles étaient trop colorées, que je ne respectais pas le mélange des couleurs, que ma manière de peindre n’était pas académique… J’ai eu quelques moments de doutes, c’est vrai. En tant que jeune artiste autodidacte, je ne me sentais pas légitime d’ignorer la critique et les conseils que l’on pouvait me donner. Mais, en essayant de les suivre, je me sentais limitée dans mon travail. Et parallèlement, d’autres personnes m’encourageaient et aimaient beaucoup la gaieté de mes tableaux. J’ai donc continué à m’écouter et à faire les choses comme je les ressentais.

    Et maintenant ?

    Récemment, une professeure de dessin s’est rendue à mon exposition « Happy Art » mais elle ignorait qui était l’artiste. En regardant mes œuvres, elle s’est approchée de moi pour me dire qu’elle trouvait que les proportions des œuvres n’étaient pas bonnes et que ce travail n’était pas assez académique à son goût…La critique fait partie de la vie d’un artiste. J’en reçois encore, tous les jours, qu’elles soient positives ou négatives. C’est aussi ça qui permet de s’affirmer et de se forger en tant qu’artiste-peintre.  

    Ingrid, vous exposez des œuvres plus colorées les unes que les autres à La Grande Motte. Quelles ont été vos sources d’inspirations pour réaliser cette exposition « Happy Art » ? Quels messages souhaitez-vous transmettre à travers vos peintures ?

    C’est pendant le tout premier confinement que j’ai concentré mon art sur l’exotisme. C’était ma manière à moi de voyager, de rêver et de mettre du baume au cœur sur toutes les personnes qui me suivaient sur les réseaux. C’est aussi ça que j’ai voulu retranscrire à travers l’exposition « Happy Art ».

    On y retrouve le thème de la mer qui est un élément central de ma vie. Mon homme est un ancien navigateur, il faisait le tour du monde à la voile et partait en régate lorsque je l’ai rencontré. Nous étions donc souvent loin l’un de l’autre… C’est de cette façon que j’ai peint mon premier marin et ma première sirène qui représentaient, pour moi, l’appel de la mer qui m’enlevait ma moitié…  La mer est vraiment omniprésente dans mon travail. Je peins, de manière ludique, sur des déchets et des bouts de bois pour sensibiliser le public à la préservation du littoral. Les visiteurs pourront, par ailleurs, découvrir mes Sea Cup, en collaboration avec l’Institut Marin du Seaquarium. Touchée par l’état des océans et les conséquences sur la vie marine, j’avais aussi participé à l’initiative « Ocean Impact & Me » proposée par l’ONG Green Cross France et Territoires qui œuvre pour la protection des océans et du littoral. C’était un concours qui consistait à proposer un visuel pour valoriser ces engagements. En dessinant et en mettant en œuvre une baleine, j’ai remporté ce concours. Je peux donc aujourd’hui me considérer comme ambassadrice du littoral… 

    A travers cette exposition, il est facile de comprendre que j’admire énormément le travail d’Andy Warhol et de Basquiat, deux personnages que j’aime représenter depuis que je peins. Marquant son temps et créant du renouveau dans l’art, j’ai une grande admiration pour le travail de Warhol. Pour Basquiat, j’aime le côté révolté de ses dessins…

    Ce que j’adore aussi, c’est peindre sur des supports différents lorsque des objets m’inspirent. C’est parfois plutôt surprenant et original. Par exemple, vous pouvez retrouver des quilles de bowling, des pingouins, des skateboards, des guitares…  J’aime sortir du « châssis conventionnel ».

    J’ai également souhaité ressortir, cette année, les casques de l’armée sur lesquels j’avais peint en 2016. Je trouve qu’ils ont une symbolique encore plus forte aujourd’hui… Le message que je souhaite véhiculer c’est qu’il y aura toujours l’âme de l’enfance sous le casque du soldat. Il est important que toutes mes œuvres soient porteuses de messages.

    Qu’est-ce-que La Grande Motte représente pour vous ?

    Même si j’ai grandi au Grau-du-Roi et que j’ai effectué mon école primaire là-bas, La Grande Motte représente une part importante de ma vie. Déjà, c’est la ville où travaillait ma mère. Elle y tenait un commerce. Plus jeune, j’ai aussi effectué une alternance à La Grande Motte en tant que coiffeuse avant d’avoir mon permis et de me consacrer à mon art.

    La rencontre avec mon conjoint est un événement que je ne pourrai jamais oublier. Nous nous sommes rencontrés ici et nous y avons construit notre avenir avec de beaux projets. C’est l’accomplissement de toute ma vie personnelle… Ayant exposé de nombreuses fois dans cette ville, je la considère aussi comme l’accomplissement de ma vie professionnelle. En fait, c’est la construction de ma vie qui s’est faite ici, à La Grande Motte.

    Une anecdote à raconter ?

    Quand j’ai ouvert mon atelier à Aigues-Mortes, un petit garçon est rentré et a dit haut et fort : « ça c’est de la peinture pour les maisons joyeuses ». Cette phrase m’a toujours marquée et je trouve qu’elle correspond très bien, encore aujourd’hui, à mon travail.

    Exposant des œuvres plus colorées les unes que les autres à La Grande Motte – Espace Michèle Goalard – jusqu’au dimanche 5 juin 2022, Ingrid B n’a pas fini de nous étonner par ses œuvres engagées, anticonformistes et solaires…

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